AMBRE GIOVANNI
Biographie ​
Je suis une artiste visuelle multidisciplinaire essentiellement autodidacte. Fascinée par le dialogue entre les formes, les textures, la géométrie dans l’espace et les couleurs, c’est d’abord par la photographie et l’illustration que je me suis exprimée.
Ma pratique a ensuite évolué vers l’univers textile : un besoin irrépressible de réhabiliter le geste, la matière et le toucher s'est fait sentir. Je suis influencée par les artistes naïfs, le merveilleux, le patchwork country, les arpilleras chiliennes et Agatha Ruiz de la Prada, entre autres.
En réunissant art et pratique artisanale dans un même élan fécond, j'entends mettre en lumière la poésie des éléments du quotidien à travers une esthétique sensible et intuitive. L’émerveillement de notre rapport au monde me semble essentiel pour nourrir le lien social et tisser des relations avec l’ensemble du vivant.
Mon travail a été présenté lors d’expositions individuelles et collectives à Tiohtià:ke/Montréal, notamment dans le cadre du programme Créer des ponts d’Art Souterrain, à la Maison du développement durable, au Théâtre Sainte-Catherine, à l'espace créatif Aux angles ronds et sur les murs de Projet Pilote. J'ai également réalisé plusieurs commandes pour la Fondation David Suzuki, ainsi que la productrice et commissaire d'exposition Viveka Melki.
Démarche
Mon travail s’articule autour de la photographie, l’illustration et l'appliqué, que je fais parfois dialoguer ensemble. Mon geste traduit ma façon d'être au monde. Il est spontané et détaillé, marqué par les couleurs, les textures et les formes, un non-respect des règles de perspective, une esthétique simple et directe, une approche franche et intuitive, ainsi qu’une vision candide et idéalisée de l’enfance.

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Ancré dans le territoire, mon travail dépeint des récits visuels qui se situent hors du temps, parlent directement du cœur et suscitent la fascination des choses ordinaires. Il établit une continuité entre les périodes de l’enfance et l’âge adulte, que l’on sépare habituellement. La première est propice à l’émerveillement, à la présence démultipliée, à l’intensité des premières émotions et à l’imagination débridée — des états qui s’estompent souvent avec le temps.
En portant attention à chaque couleur, motif et matière, ma démarche invite à créer un appel d’air, bouleverser la trame temporelle et raviver les dynamiques intérieures, qui se sédimentent parfois sous l’effet des automatismes. J'appelle à ce que nous rapportions dans nos vies surchargées des parts enfouies de l’enfance : là où les maisons sont carrées, les montagnes triangulaires et les arbres semblables à des nuages. Je crois que c’est en étant empli.e de ce contentement retrouvé que l’on peut écouter, partager, transmettre et recevoir.